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lundi 11 août 2008

Pourquoi écrire au stylo plume ?




Il est devenu si "classique", si banal d'écrire désormais au "Bic" à l'école, qu'il semble incongru de proposer un autre instrument.

Néanmoins, je suis alarmé par le nombre croissant d'élèves qui tiennent leur stylo de façon toute à fait incorrecte. Cela devrait heurter tout le monde, et d'abord les parents. Un stylo plume ou à bille, un feutre ou un crayon à papier se tiennent entre le pouce et l'index ("dans le bec de la poule" disaient autrefois les maîtresses). Le majeur vient alors par dessous, caler le stylo pour l'empêcher de pivoter.
On voit de plus en plus n'importe quoi et ce qui devrait être acquis devient une bataille quotidienne. Les élèves "bloquent", "coincent" avec plus ou moins de réussite leur stylo avec les doigts contorsionnés, recourbés en tous sens, les poignets cassés, les coudes écartés loin du corps.

La conséquence en est une écriture mal formée, souvent laide, et particulièrement lente. Or, étudier c'est savoir écrire vite (augmentation des contenus de connaissances à copier au fil des ans) et bien (un travail doit être communicable et lu sans effort par le correcteur, une lettre ne doit pas poser de problème de déchiffrage au destinataire, etc.)


Ecrire bien et vite n'est donc pas seulement une lubie d'enseignant, c'est avant tout une compétence de base pour un élève, une technique fondamentale basée sur une double exigence : intellectuelle (poursuite des études) et sociale (communicabilité de l'écrit, esthétique du travail).

Or, un Bic écrit de la même façon, qu'il soit bien ou mal tenu. C'est un bon allié dans le laisser-aller général. On écrit mal et lentement parce que le stylo est mal tenu, mais puisque "ça" écrit, qu'importe...

Un stylo plume, lui, s'il n'est pas à peu près tenu convenablement, correctement orienté dans la main et précisément incliné sur la feuille n'écrira pas, ou très mal, avec des coupures d'arrivée d'encre, ou bien encore l'élève forcera sur la plume et la tordra au point qu'il devra s'arrêter d'écrire et demander de l'aide. Et c'est là une bonne chose car, peu à peu, l'élève qui connait cette difficulté en prendra conscience et parviendra à se réformer, à rééduquer sa prise de l'instrument.

L'élève apprendra ainsi qu'une bonne position du poignet (collé à la feuille et non relevé) laisse la main mobile, ce qui évite d'appuyer trop fort sur la pointe du stylo et de la tordre (donc par conséquent d'écrire mieux au Bic, sans cette impression de "gravure" de la page. C'est une erreur communément répandue de croire qu'il s'agit d'une erreur de dosage de la force, de paramétrisation de l'acte d'écrire. Quand on regarde attentivement la main de l'élève, elle est souvent mal positionnée.

Mal tenir son crayon, c'est encore connaître ces sensations de douleurs musculaires dans le bras après quelques minutes d'écriture. De nombreux adolescents et même des adultes restent encore confrontés à ce problème. Là encore, si le poignet ne repose pas sur la feuille, si le coude n'est pas bien placé, si le stylo ne repose pas comme il devrait sur la main, les doigts ne peuvent pas disposer de toute la mobilité souhaitée. L'acte mobilise alors tous les doigts dans une contraction totale, d'où courbatures et tétanie de l'avant bras.

Nous ne parlerons même pas des problèmes de dos arrondis dont le voûtement s'explique par un enroulement interne du poignet qui oriente la plume vers l'élève et non vers le haut de la feuille.

Voilà pourquoi je demande un stylo plume cette année, pourquoi je veux que chaque élève s'entraîne et sache écrire à la plume et à l'encre. Peu m'importe de savoir si l'élève en a envie ou pas, s'il y tient ou pas. Il faut également apprendre à utiliser un compas ou une équerre. On ne choisit ni les outils ni les savoirs à maîtriser.
Je le dis de façon préventive, rencontrant parfois quelque résistance -y compris chez les parents. De même que c'est une nécessité d'écrire sans faute, il est également important d'écrire aussi joliment et aussi vite que le permet l'âge de l'élève.

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