L’arrivée de l’orage
Des nuages violets passaient sur nos têtes, et la lumière bleuâtre baissait de minute en minute, comme celle d’une lampe qui meurt.
Je n’avais pas peur, mais je sentais une inquiétude étrange, une angoisse profonde, animale.
Les parfums de la colline, et surtout celui des lavandes, étaient devenus des odeurs, et montaient du sol, presque visibles…
C’était un murmure lointain, une rumeur trop faible pour inquiéter les échos, mais frissonnante, continue, magique.
Nous ne bougions pas, nous ne parlions pas. Du côté de Beaume Sourne, un épervier cria sur les barres, un cri aigu, saccadé, puis prolongé comme un appel; devant moi, sur le rocher gris, les premières gouttes tombèrent.
Marcel Pagnol, Le château de ma mère
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